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Chansons & Diversités
3 février 2011

Ouvrages : 'Des vies liées de Lavilliers' (Michel Kemper) à 'Maudits Métis' (Bertrand Dicale)


bernard_lavilliers_reference











...Si vous êtes fan, et même si vous ne l'êtes pas, d'ailleurs, du chanteur Bernard Lavilliers vous n'avez pas pu passer à côté de l'ouvrage
Les Vies liées de Lavilliers, chez Flammarion, rédigé par le journaliste Michel Kemper(de l'increvable journal Chorus, sanctuaire de la Chanson, qui a fini par disparaître).

viesliees















Et pourtant, il semblerait que cet ouvrage subisse une omerta des médias. En effet, cette biographie qui se veut franche et non-édulcorée de l'artiste serait passée sous silence. Et seuls s'y risqueraient quelques journaux courageux, tels La Gazette de la Loire. On mesure le sens du mot courageux. Une telle exagération est assez surprenante, surtout que lorsqu'on tape le titre de l'ouvrage sur google, on obtient de nombreux résultats. Il a fait l'objet de discussions sur des forums sur Lavilliers. Et si c'était un principe  de se dire victime d'une omerta pour mieux vendre ? Technique marketing? Qui porterait ses fruits ? Je l'ignore mais elle occulte la qualité du bouquin sur un artiste qui a marqué la mémoire de milliers de français. Car le parcours de Lavilliers ici est tracé avec profondeur, détails, nulle tentative de nuisance.

Ce n'est pas n'importe qui, hein: l'auteur du disque Les Barbares(1976) a accompagné la popularisation des clubs meds, des envies d'ailleurs des Français, le succès de Thalassa, Faut pas rêver, Des  Trains pas comme les autres. Lavilliers est l'artiste du Voyage, de l'Ailleurs. Et finalement, l'ouvrage a beau nous dire qui serait le 'vrai' Lavilliers, la majorité d'entre nous le note, l'approuve, certes mais...s'en fout un peu car il est normal que chaque artiste construise son mythe, nous, spectateurs, public, sommes complices de ce jeu de dupes car il est une chose à laquelle on s'accroche et qui maintient en vie, du moins, nous détourne de l'âpreté de la vie : c'est le Rêve.

 
http://bernard-lavilliers.artiste.universalmusic.fr/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lavilliers
https://nosenchanteurs.wordpress.com/2010/11/06/les-vies-liees-de-lavilliers/

Maudits_Metis






 









Nous avons parlé du voyage, de l'ailleurs, ce qui nous fait bondir sur le cas Dicale. Le journaliste Bertrand Dicale, spécialiste de la Chanson Française, auteur de la Chanson Française pour les Nuls, est moitié guadeloupéen, moitié auvergnat. Jusque là, on passait à côté mais seulement voilà, des idées lui grattaient la tête, encombrée de lourds souvenirs personnels. Et ainsi parut l'ouvrage Maudits Métis. Un ouvrage sur la condition des métis, notamment noirs/blancs. Fort intéressant, détaillé, parfois juste, parfois trop sombre -ou trop lucide ?, mais n'oublions pas que c'est le récit d'un homme, récit personnel. A un moment donné, Bertrand Dicale rappelle effectivement comment aux USA, on a construit une dichotomie musiques blanches (rock), musiques noires (jazz, rap).



Et c'est aussi là que le bât blesse. Car on aurait aimé plus de profondeur sur la question de la culture. On est étonné également. Voilà un homme qui a écrit sur Juliette Gréco, Gainsbourg, sur son site de qualité, Ferrat, Brassens, Christophe, Mano Solo, Anne Sylvestre etc...mais qui n'a jamais écrit , semble t-il, une ligne sur Joséphine Baker, si peu sur Salvador, tellement rien sur Voulzy, zéro ligne sur Maïk Darah, le vide sur John Williams, décédé récemment, nulle trace sur Pierre Akendengué, dont Nougaro disait qu'il était l'Africain de la chanson française et absolument rien sur les artistes indépendants actuels métis, noirs, peu nombreux donc plutôt identifiables qui tracent leurs sillons dans un monde de la chanson française essentiellement blanc et masculin. Finalement, Bertrand Dicale nous apparaît succomber à une contradiction : sans s'en rendre compte, il cautionne un monde hexagonal de la chanson bleu blanc rouge idéalisé tel qu'il apparaitrait aux yeux d'un touriste américain. Dans un même temps, il dénonce aux USA même le divorce, ou la difficile synthèse musiques 'blanches'/'musiques noires' en déplorant le fait que des millions de gens acceptent tacitement que Jimi Hendrix soit une exception confirmant la règle. Dommage.

 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Dicale
http://pasplushautquelebord.blogspot.com/ (blog officiel)
http://www.amazon.fr/Maudits-m%C3%A9tis-Bertrand-Dicale/dp/toc/2709633191
http://www.pasplushautquelebord.blogspot.com/


Luc Melmont

 

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Commentaires
B
Merci pour l'intérêt porté à mon livre.<br /> Mais quelques précisions au passage: <br /> John William: http://www.rfimusique.com/musiquefr/articles/133/article_18179.asp<br /> Laurent Voulzy: http://www.rfimusique.com/musiquefr/articles/078/article_16455.asp et http://www.lefigaro.fr/musique/2008/07/01/03006-20080701ARTFIG00298-laurent-voulzy-chante-son-autobiographie.php<br /> Quant à Joséphine Baker, j'ai peu eu l'occasion de traiter son actualité puisque j'ai commencé à écrire sur la musique en 1992. Et j'ai écrit des centaines et des centaines d'articles sur des artistes antillais, africains ou de toutes couleurs et de tous les ailleurs (regardez sur rfimusique.com ou lefigaro.fr, il y a en des tapées). Et sans oublier Akendengué, bien sûr, dont j'ai chroniqué au moins les deux dernières parutions au temps où la presse n'existait que sur le papier. <br /> Je suis désolé de ne pas être aussi contradictoire que vous l'écrivez. <br /> Bien à vous. <br /> <br /> Bertrand Dicale
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